Pays d’élevage par excellence, le Tchad compte en 2017, plus de 106 536 764 têtes pour le bétail (toutes espèces confondues) dont 27 604 500 bovins ; 7 285 669 camelins ; 34 408 208 caprins ; 30 791 242 ovins ; 3 186 647 asins ; 1 167 006 équins et 2 093 492 porcins (MPED, 2018).
L’élevage est l’un des secteurs les plus importants de l’économie tchadienne, surtout dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Car il constitue la deuxième source de revenus après le pétrole, en contribuant à hauteur de 53% dans le PIB et fait vivre environ 40% de la population dont 80% de la population rurale. L’élevage représente près de 30% des exportations, soit 37,5 milliards FCFA en 2014.
Compte tenu de la crise sécuritaire causée la secte islamiste Boko Haram, les exportations de bétail vers le Nigéria ont régressé. Sauf vers le Soudan, où le mouvement de transfert est constaté mais de façon informelle. Pour les ovins et camelins, les exportations vers la Libye se poursuivent avec un nombre assez important de bétails qui commencent à transiter vers le nord du pays.
L’élevage tchadien présente des réelles opportunités de développement dans le cadre des échanges sous-régionaux. Si les potentialités d’accroissement de la production animale n’est pas négligeable, notons que la filière d’élevage à cycle court et celle laitière sont encore peu développés. Aussi, le système de commercialisation du bétail au Tchad se fait encore à l’état traditionnel.
Ce secteur à forte potentialité, fait face à plusieurs maux tels que la faible pluviométrie et le phénomène des feux de brousse. La sécurisation de la transhumance implique la création des points d’eau tout le long des couloirs. Le secteur de l’élevage tchadien est marqué par une très faible efficacité qui réduit les opportunités de valoriser les potentialités.
Au regard de la dépendance de son économie au pétrole, le Tchad doit diversifier son économie en développant le secteur de l’élevage, afin de l’utiliser pour amortir les chocs économiques et compenser les pertes de recettes budgétaires imputables à la baisse du prix de pétrole.
L’agriculture quant à elle est dominée par les cultures de rente dont le coton en première place en terme d’exportation. Ce sous-secteur dispose d’énormes potentialités également sous-exploitées. En termes de disponibilité des ressources en terres cultivables, le Tchad dispose de 39 000 000 hectares, dont 4 000 000 hectares irrigables.
La production agricole, très dépendante des aléas climatiques (la culture irriguée étant encore peu pratiquée, reposent sur les céréales (sorgho, maïs, riz et blé), les oléagineux (arachide, sésame), les légumineuses non oléagineux (wouandzou et niébé), les racines et tubercules (manioc, igname, etc.), le coton, le palmier dattier, la gomme arabique, la canne à sucre, le tabac, etc.
L’agriculture contribue à hauteur de 17,44% au PIB mais il est soumis aux effets néfastes du changement climatique qui le rendant plus vulnérable (PANA 2009) alors qu’elle fait vivre plus de 70% de la population tchadienne vivant dans le milieu rural.
Faute utilisation des moyens modernes (mécanisation, irrigation, etc.) et de transformation en vue d’augmenter sa productivité tout au long de la chaîne de valeur, l’agriculture reste encore à son stade embryonnaire. Pourtant, la demande nationale insatisfaite est comblée par l’importation des produits agricoles du Soudan, de la Libye, d’Arabie Saoudite, de l’Amérique Latine, du Nigeria, de la Chine, etc.
Dans sa nouvelle vision de développement et pour l’émergence, l’Etat tchadien encourage vivement les investisseurs étrangers à s’associer aux opérateurs économiques locaux pour une exploitation optimale de ces potentiels économiques en vue dans un partenariat gagnant-gagnant.
C’est ainsi que le PND 2017-2021 a accordé une place de choix au partenariat public privé tout en consacrant une large part aux privé et en prenant des mesures administratives nécessaires pour faciliter l’installation des investisseurs.