Permettez-moi, à cet égard, d’exprimer toute la fierté du peuple tchadien de célébrer l’Artisanat, un des secteurs essentiels de la création de richesses et de lutte contre la pauvreté.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.
Permettez-moi de décrire pour nous cette scène très familière que beaucoup d’entre nous ont vécu tant elle est si bien ancrée dans nos mémoires collectives. A l’aide d’un soufflet, un homme active le feu. Il fait fondre le fer et lui donne une forme utilitaire à l’image d’une houe, d’une daba ou d’une pioche.
Oui, beaucoup d’entre nous ont observé et apprécié les gestes pleins de génie du forgeron comme ceux d’une potière, d’un sculpteur, d’un tisserand ou d’un maroquinier.
Nous avons tous été fascinés par les chefs d’œuvre artisanaux, fruits de la dextérité, de l’habileté et de l’intelligence hors pairs de ces génies.
Mesdames, Messieurs
Plus qu’une expression qui parle à notre âme et touche nos sens, les œuvres d’art représentent une immense richesse, à la fois culturelle et économique. Il est évident que l’artisanat est un important pourvoyeur d’emplois au regard du nombre de personnes qui évoluent dans ce secteur.
L’artisanat est une richesse économique comme l’agriculture, l’élevage et la pêche. Je ne cite pas la culture et le tourisme car c’est l’artisanat qui aiguillonne le développement culturel et touristique.
Nous comprenons aisément pourquoi, notre pays à l’image de nombreux pays du continent accorde une place de choix au secteur de l’artisanat. Cette politique volontariste a eu sa pleine manifestation, au plan institutionnel, par la création d’un ministère dédié à la promotion de l’artisanat.
Je note qu’en 2008, le Ministère en charge de l’Artisanat avait déjà organisé les Journées Portes-Ouvertes sur l’Artisanat, une des premières activités majeures valorisant l’artisanat tchadien au niveau national.
Le succès retentissant de ces journées a conduit le gouvernement, à instituer par décret, la Journée Nationale de Promotion de l’Artisanat (JNPA), célébrée le 24 septembre de chaque année.
La création de l’Agence de Développement de l’Artisanat (ANDA) qui fait aujourd’hui partie intégrante de l’Office National de Promotion du Tourisme, de l’Artisanat et des Arts (ONPTA) participe de cette forte volonté politique de faire de ce secteur porteur un levier essentiel de la croissance et du développement.
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.
Ce salon a le mérite d’être une importante plateforme pour promouvoir les talents des artisans. Cette tribune est une occasion pour tous les artisans tchadiens de valoriser les produits issus de leur création, et au-delà de montrer toute l’étendue de la richesse culturelle et artistique de notre pays.
C’est pourquoi, j’invite instamment nos artistes à tirer le meilleur parti de cette rencontre du donner et du recevoir.
Je me réjouis également, mesdames et messieurs, de l’organisation en marge de ce salon d’un l’atelier de validation de la Politique Nationale de Développement de l’Artisanat.
S’il est vrai que notre artisanat ne doit pas perdre son essence et son originalité, il ne doit pas non plus céder à l’immobilisme et à la sclérose. Nos artisans doivent allier savamment tradition et modernité.
C’est d’ailleurs en utilisant les techniques nouvelles que nous pourrons donner une valeur ajoutée aux objets créés. C’est pour tout dire que l’art ne peut prospérer s’il ne subit pas la transformation positive du temps. Tout enfermement est dangereux pour l’art qui doit vivre et se nourrir du contact tout en gardant sa propre authenticité et son originalité.
De même, il est important de donner une emprise formelle à l’activité artisanale. Nos artisans doivent progressivement sortir des circuits informels pour mieux tirer profit de leur création.
Dans la même perspective, il importe de se pencher sur la question de distribution organisée et optimale des produits de l’artisanat.
Je vous remercie de votre bien aimable attention.
Source: https://www.presidence.td/fr