Je voudrais, tout d’abord, féliciter mon frère le Président RAMAPHOSA, Président en exercice de l’Union Africaine et le Président de la Commission, M. Moussa FAKI Mahamat pour leur leadership et la tenue de cette importante rencontre.
Je voudrais aussi saluer la présence des Chefs d’Etat à ce deuxième Sommet de coordination. Evidemment, il eût été plus heureux que nous le tenions en présentiel à N’Djamena comme cela avait été convenu. J’ose espérer que la pandémie de la COVID-19 sera bientôt un souvenir et que nous pourrons nous retrouver, dans une ambiance plus chaleureuse, pour décider des voies du futur pour notre union et notre continent.
La réalisation de notre ultime objectif, à savoir une Afrique unie, prospère et en paix, qui nous préoccupe tous, requiert, en plus de la volonté politique, beaucoup d’organisation et de méthode. C’est à ce prix que l’Afrique se tournera vers l’Afrique et développera un partenariat stratégique plus fructueux avec le reste du monde.
Ce sommet de coordination et les évolutions en cours sur la question des partenariats extérieurs constituent des avancées dont on peut se féliciter. A cet égard, je note avec satisfaction les progrès réalisés sur la voie de l’intégration et la division du travail, deux sujets majeurs au centre des présentes assises.
S’agissant de la répartition des tâches entre l’Union Africaine, les Communautés Economiques Régionales, les Mécanismes Régionaux et les Etats membres, il faut apprécier positivement la matrice élaborée, à cet effet, et qui est appelée à prendre une bonne place dans le futur des relations entre l’Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales. Cependant, ce précieux outil nécessitera certainement des concertations au sein de nos différentes organisations pour un alignement de nos programmes.
Je salue, à cet égard, la finalisation et la signature prochaine du nouveau Mémorandum d’Entente entre le Président de la Commission de l’Union Africaine et les Chefs Exécutifs des Communautés Economiques Régionales. Ce nouveau cadre juridique qui gouvernera ces relations a déjà le mérite d’assurer les évolutions récentes et les programmes de coopération.
S’agissant de l’état de l’intégration, permettez-moi de saluer l’avènement de la Zone de Libre Echange continentale, l’installation progressive de ses structures de gouvernance et la poursuite des négociations autour des actes additionnels. C’est ici le lieu de féliciter mon frère le Président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana pour avoir tenu les engagements en accueillant le Secrétariat de la ZLECAF dans des locaux appropriés.
Je lui rends hommage aussi pour son travail en tant que Champion de l’Union Africaine pour les institutions financières africaines.
L’observatoire du commerce africain en cours de gestation nous indiquera certainement l’effet de cette zone sur le développement du commerce intra-africain, de la production des biens et services et de la transformation industrielle en Afrique qui est une étape indispensable pour le développement en Afrique.
Excellences ;
Mesdames, Messieurs.
Il me plait de souligner, que la CEN SAD est résolument engagée à jouer un rôle prééminent dans cette phase de l’histoire du continent. C’est fort de cette détermination que avons doté la CEN SAD d’un nouveau traité et installé son Secrétariat à N’Djamena afin de lui donner un nouveau dynamisme. Le plan d’action global que nous avons instruit d’élaborer prendra en compte le développement du commerce intra-régional et plus globalement l’intégration régionale.
Nous y veillerons à la redynamisation de tous les programmes entamés par le passé et qui ont connu des ralentissements tels que le programme de libre circulation des personnes et le projet de Zone de Libre Echange de la CEN-SAD.
Nous veillerons également à ce que notre communauté régionale participe à la réalisation d’infrastructures indispensables au commerce, au transport et à l’industrialisation.
Mesdames, Messieurs
Nous ne pouvons pas nous prononcer sur ces sujets sans évoquer le contexte de la réunion tant en Afrique que dans le reste du monde. A la pandémie de la COVID-19 et ses impacts multidimensionnels, s’ajoutent la crise naissante du multilatéralisme que nous espérons passagère et les repositionnements géostratégiques aux conséquences multiples pour notre continent et nos Etats.
En Afrique, au moment où nous cherchons à faire taire les armes en cette année 2020, la crise sécuritaire créée principalement par le terrorisme et les trafics illicites de drogues et d’armes dans certaines parties nous rappelle la nécessité pour nous de mutualiser nos moyens pour consolider la paix et éliminer l’insécurité car l’ambition de promouvoir l’intégration ne sera possible que dans un environnement de paix et de sécurité.
Il est, à cet égard, indispensable de faire entrer dans une phase opérationnelle les mécanismes que nous avons conçus pour être des moyens de lutte contre l’insécurité et l’instabilité. Je pense ici à la Force Africaine en Attente (FAA) et à la Capacité Africaine de Réaction Immédiate aux Crises (CARIC).
Evoquant, mesdames et messieurs, la question de la paix et de la sécurité en Afrique et singulièrement dans l’espace sahélo-saharien, comment ne pas se réjouir et saluer les très positives évolutions enregistrées récemment au Soudan et le début d’une transition politique au Mali.
J’adresse aux dirigeants de ces pays les félicitations de la CEN-SAD pour les progrès enregistrés sur la voie de la paix et de la stabilité et les assure de notre soutien.
Excellences ;
Mesdames, Messieurs
Je souhaite que le Sommet de coordination soit une puissante locomotive du train de l’intégration et, à cet effet, je soumets quelques suggestions à notre réflexion.
Pour que notre Sommet de coordination puisse donner la véritable impulsion politique à notre noble ambition collective, il serait judicieux qu’il ne soit pas un simple cadre pour exposer les avancées et les retards mais qu’il puisse permettre aussi d’analyser les facteurs politiques endogènes et exogènes qui entravent ou ralentissent le processus d’intégration.
A cet égard, il est nécessaire que les prochains rapports sur l’état de l’intégration nous donnent des éléments qui nous permettraient de montrer à la Conférence des Chefs d’Etat la voie à suivre.
De même, au regard du fait que l’intégration figure au premier rang des priorités du continent, le financement des programmes qui y concourent directement doit être évoqué plus précisément afin d’identifier, parmi les ressources disponibles, celles qui doivent être orientées vers ces programmes.
A ce sujet, les institutions financières panafricaines doivent faire le point de ces ressources comme elles pourraient nous informer des soutiens qu’elles apportent aux pays membres, aux Communautés Economiques Régionales et à l’Union Africaine dans le cadre de ces programmes en particulier les programmes d’infrastructures d’interconnexion interétatique et interrégionale, le soutien au commerce intra-africain et à la facilitation du transport.
Excellences ;
Je vous remercie de votre aimable attention.