Le premier sommet Russie-Afrique s’est tenu le jeudi 24 octobre 2019 à Sotchi (Russie). La session plénière d’ouverture a vu la participation d’une quarantaine de Chefs d’Etat et gouvernement des pays africains aux côtés de leur homologue russe. Le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a prononcé un discours à cette occasion ; allocution dans laquelle il a vanté le nouveau cap amorcé par les relations russo-africaines.

Une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre les pays d’Afrique et la Fédération de la Russie. La session plénière du sommet, co-présidée par le Président hôte Vladimir Poutine et son homologue Abdel-Fatah Al-Sissi, Président en exercice de l’Union africaine, a donné le ton de ce nouveau rapprochement russo-africain.

Dans leurs interventions, tous les Chefs d’Etat, dans un même élan, ont donné les grandes lignes fixant le nouveau cap à atteindre dans la coopération entre les deux parties. Cette coopération sera fructueuse et loin des stéréotypes, rassure le Président hôte qui met en avant l’approche distincte de son pays, basée sur le respect de la souveraineté, et sur une concurrence pour la coopération avec l’Afrique.
Pour cela, les raisons ne manquent pas. Ces sont surtout des arguments historiques qui ont été le plus soulignés par le Président égyptien Abdel-Fatah Al-Sissi, Président en exercice de l’Union africaine. Lui, comme nombre des Chefs d’Etat et de gouvernement, font remarquer que la Russie a aidé aux mouvements de libération au nom de la lutte contre l’impérialisme, et n’a surtout pas participé au découpage colonial du continent. Cet atout de taille, doublé à l’intérêt croissant de Moscou et de la multiplication des défis communs, font dire au Président de la République IDRISS DEBY ITNO que l’Afrique, seul continent ayant une croissance à deux chiffres, offre d’immenses opportunités à un partenaire fiable comme la Russie pour une coopération mutuellement bénéfique.
Qualifiant ce premier sommet de grande opportunité pour relancer une coopération déjà établie de longue date au socle bien solide, le Chef de l’Etat plaide pour son adaptation  au contexte et défis actuels du monde. Au rang des défis, un trait d’honneur a été mis par le Chef de l’Etat sur le terrorisme et l’insécurité auxquels sont confrontés  les pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad. « Dans ce combat contre le terrorisme, le soutien de la Fédération de Russie est vital pour renforcer la stabilité régionale. L’appui en formation et équipements militaires, le partage des renseignements et d’expérience avec les forces africaines engagées sur ce front, seront d’une grande utilité » note le Président de la République.
Le Tchad, pays vierge aux potentialités énormes qui n’attendent qu’à être exploitées, dira-t-il, est ouvert à toute forme de coopération bilatérale dans tous les domaines avec la Russie. « Nous marquons un intérêt particulier pour des investissements accompagnés de transfert de compétence et de technologie, pour faciliter la transformation de nos ressources naturelles sur place, et contribuer à la diversification de notre économie » mentionne le Chef de l’Etat, soutenu dans ses propos par le Président Poutine qui, s’appuyant sur le code d’investissement évoqué par son homologue, laisse entendre que les opérateurs économiques russes seront largement informés à ce sujet à l’effet d’investir de façon intense.
Le numéro un russe a aussi marqué son étonnement d’apprendre du  Chef de l’Etat IDRISS DEBY ITNO que nombre de pays africains du Sahel y compris le Tchad consentent 18 à 30% de leurs budgets nationaux pour la sécurité. « Une charge trop grande. Ce sujet sera évoqué de façon particulière dans l’avenir, à la lumière du solide système établit par la Russie, connu pour son efficacité»  suggère-t-il.
 
De l’aspect sécuritaire tout comme des sujets en matière de développement, les Présidents DEBY et POUTINE et tous leurs homologues se donnent trois ans pour faire bouger les choses. Une évaluation sera faite lors du deuxième sommet Russie-Afrique. Un rendez-vous inédit pour son acte 1, censé marquer le retour de la Russie sur le continent africain après plusieurs décennies d’absence suite à l’effondrement de l’Union soviétique.

Source: https://www.presidence.td/fr

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