Communiqué conjoint : rencontre entre l’Union Européenne et les ministres en charge des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel

 

1.    Le 18 juin 2018, la Haute Représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne (HRVP), Federica Mogherini et le Commissaire européen pour la coopération internationale et le développement Neven Mimica, en présence du Représentant spécial de l’Union européenne au Sahel, Angel Losada, d’une part, et

les Ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel, Kalla Ankouraou(République du Niger et Président du Conseil des Ministres du G5 Sahel), Alpha Barry (Burkina Faso), Tiéman Hubert Coulibaly(République du Mali), Ismael Ould Cheikh Ahmed, (République Islamique de Mauritanie) et  Mahamat Zene Cherif(République du Tchad), en présence du Secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman  Sambo Sidikou, d’autre part, se sont réunis à Bruxelles.

Au cours de cette réunion ministérielle, qui s’inscrit dans la continuité de la Conférence internationale de haut niveau sur le Sahel du 23 février 2018, les parties ont adopté le communiqué suivant :

2.   L’Union Européenne et le G5 Sahel se félicitent de la consolidation du partenariat stratégique entre les deux organisations sur les plans politique, de la sécurité et du développement. Ils restent déterminés à faire face, ensemble, aux principaux défis qui se posent au Sahel, notamment dans le domaine de la gouvernance des régions fragiles, l’extrémisme violent, la migration irrégulière, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé  (corruption et trafics illicites, notamment de drogues, d’armes et d’êtres humains). A cet égard, les parties ont manifesté leur préoccupation face à la persistance des besoins humanitaires dans la région et s’engagent à maintenir leur engagement au profit des personnes les plus vulnérables.

3.   Les deux parties sont convenues de la nécessité d’améliorer la gouvernance dans les zones fragiles au Sahel et notamment dans les zones transfrontalières dans le but d’assurer le retour de la présence de l’État et des services de base et de rétablir les relations de confiance avec la population et entre les communautés.

4.    Rappelant que le crime organisé, les trafics illicites et les migrations irrégulières sont au cœur des défis sécuritaires, de gouvernance et de développement au Sahel, les deux parties ont décidé d’intensifier leur coopération en matière de lutte contre ces phénomènes dont les effets sont déstabilisateurs pour les pays de la région et leurs populations. A cet égard, il a été convenu d’engager des larges consultations avec les Etats membres du G-5 Sahel à travers son Secrétariat Permanent pour définir les meilleures modalités d’interaction et de coordination. Cette action se poursuivra en étroite coordination avec d’autres partenaires clés tels que la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies.

5.    Les deux parties se sont félicitées des progrès réalisés par le Gouvernement du Mali, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Elles ont fortement encouragé toutes les parties prenantes à accélérer l’application intégrale dudit Accord, y compris son article 29, en rappelant que les efforts de rétablissement de la paix au Mali sont étroitement liés à la lutte contre le terrorisme et contre le crime organisé. Dans ce contexte, le recours éventuel au régime de sanctions prévu par la résolution 2374 (2017) du Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi a été invoqué.

6.    Sur le plan de la sécurité, les deux parties se sont félicitées des progrès accomplis par la Force Conjointe du G5 Sahel. Elles appellent toutefois les partenaires présents lors de la Conférence Internationale de Haut Niveau sur le Sahel de février dernier à mettre en œuvre les engagements annoncés afin que la Force puisse atteindre sa pleine capacité opérationnelle dans les plus brefs délais. Ils encouragent les partenaires à maintenir et à renouveler leur appui afin d’assurer la pérennité de la Force.

Les deux parties se sont félicitées de la mise en œuvre de la Résolution 2391 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, notamment la mise en place au sein du G5 Sahel du Groupe de Soutien et du Fonds Fiduciaire d’appui à la Force Conjointe et les travaux du ‘Pôle de coordination’ pour coordonner les contributions à la Force mis en place par l’UE. A cet égard, l’opérationalisation du Fonds fiduciaire du G5 Sahel a été considérée comme prioritaire. Elles soulignent aussi l’importance de soutenir le Collège Sahélien de Sécurité, le Collège de Défense et l’Académie régionale de police du G5 Sahel.

7.    Rappelant l’importance considérable des défis sécuritaires de la région, l’Union européenne compte poursuivre son soutien aux efforts transfrontaliers menés par les pays du G5 Sahel en matière de lutte contre le terrorisme et les trafics illicites. Elles condamnent fermement tous les actes terroristes qui menacent la paix et la sécurité internationales et régionales et saluent les autres initiatives de mutualisation des efforts visant à combattre le terrorisme et les trafics illicites dans la sous région.

8.    Dans ce cadre, les deux parties se félicitent du renforcement en cours du dispositif de politique de sécurité et défense de l’UE dans le Sahel (y compris EUTM Mali, EUCAP Sahel Mali and EUCAP Sahel Niger) en soutien plus appuyé à la Force conjointe du G5 Sahel dans l’ensemble de son champ d’action régional

9.     Conscientes de l’importance du lien entre la Force Conjointe du G5 Sahel et les populations locales, les deux parties se sont réjouies que  le cadre de conformité en matière de droits de l’homme et de droit international humanitaire, adopté lors de la Conférence du 23 février, entre dans sa phase opérationnelle afin d’être intégrée dans les pratiques de la Force Conjointe du G5 Sahel. Les deux parties s’engagent, par ailleurs, à soutenir d’autres initiatives pour renforcer le lien de confiance entre populations et les différentes composantes de la Force conjointe. Les deux parties ont également salué les progrès réalisés par le G5 Sahel en matière d’égalité entre les femmes et les  hommes.  La mise en place d’une “Plateforme des Femmes” du G5 Sahel doit notamment y contribuer.

10.Les deux parties se sont félicitées du dialogue politique entre le G5 Sahel et l’Union européenne soutenu par la feuille de route commune qu’elles continueront à développer en tenant compte des priorités et préoccupations du G-5 Sahel.

11.Dans le domaine du développement, les deux parties ont salué les travaux menés par le G5 Sahel dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Investissement Prioritaire, et ont souligné l’importance de doter le Secrétariat Permanent  du G-5 Sahel  des moyens nécessaires à la poursuite de sa mission. Elles coopéreront en vue de l’organisation d’une Table Ronde qui aura lieu à Nouakchott le 6 décembre prochain. Outre son engagement financier déjà significatif de 3,9 milliards d’euros, l’Union européenne poursuivra son soutien aux efforts des pays du G5 Sahel en matière de développement, en étroite coordination avec les  autres partenaires internationaux.

12.La Haute Représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne et les Ministres en charge des Affaires Etrangères des pays du G5 Sahel ont saisi l’occasion, de leur quatrième réunion conjointe tenue à Bruxelles, pour féliciter le Président de la République du Niger, Son Excellence Issoufou  Mahamadou pour le leadership dont il fait preuve en sa qualité de Président en exercice du G5 Sahel. Elles réitèrent la nécessité de poursuivre et renforcer la coopération avec la Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest et les autres entités sous régionales pertinentes.

13.   Les deux Parties se sont enfin engagées à poursuivre, dynamiser et renforcer le partenariat entre les deux organisations et sont convenues de se retrouver au premier semestre 2019 pour  leur prochain dialogue ministériel.

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