–    Monsieur le Président
 
Avant tout propos, je tiens à féliciter vivement Monsieur Antonio Gutteres, Secrétaire Général des Nations Unies, pour avoir pris l’initiative de cette importante Conférence consacrée à une question aussi vitale comme le climat, en y associant tous les acteurs du monde allant des gouvernements, à la société civile en passant par les dirigeants de la finance et les milieux des affaires.
 
Ce rendez-vous de la plus haute portée, constitue une étape cruciale, pour susciter un élan nouveau dans notre engagement collectif pour accélérer la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat et de ceux de l’Agenda 2030.
 
Ce Sommet offre également l’opportunité aux uns et aux autres de faire le point des actions et efforts engagés  pour réduire leurs émissions d’au moins 45% d’ici à 2030, dans la perspective de l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.
A cet égard, deux aspects doivent retenir notre attention : les secteurs générant le plus d’émissions et les domaines dans lesquels le développement de la résilience aura le plus d’impact.
 
L’Afrique en général, et le Tchad en particulier, ne contribuant presque pas ou très faiblement aux émissions, je voudrais souligner l’intérêt que nous portons à la question de la résilience.
 
En effet, les principales conséquences du changement climatique dans mon pays sont, entre autres, la baisse et variabilité pluviométrique, les sécheresses, la baisse des productions agricoles, l’assèchement et le rétrécissement des cours d’eau comme le Lac Tchad,  les inondations, les vagues de chaleur, les vents violents, l’avancée inquiétante du désert, la famine et l’exode rural, faisant le lit de la menace terroriste.
Pour  contenir les effets pervers des facteurs précités, le Tchad a adopté un plan réaliste et concret destiné à accroître les ambitions nationales en matière d’adaptation, d’atténuation et de mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).
 
Dans le domaine de l’adaptation, il est question de promouvoir une agriculture intensive, de  développer les énergies renouvelables dans le monde rural et de renforcer les réseaux météorologiques.
 
En matière d’atténuation, le Tchad s’engage à  produire 200 Gigawatt-heure par an de l’énergie solaire et  50 Gigawatt-heure par an de l’énergie éolienne. De même, il est envisagé la construction d’une ligne nationale de 225 kilovolt pour interconnecter toutes les villes.
 
A cet égard, un effort tout particulier est nécessaire de la part des pays développés pour faciliter l’accès aux énergies renouvelables en les rendant moins chères que les combustibles fossiles.
 
Toujours dans le cadre d’adaptation, le Tchad a également mis au point des programmes et entrepris des actions visant à protéger l’environnement et à gérer de façon durable les ressources naturelles et les risques environnementaux. Au nombre des ces initiatives, on peut citer, entre autres :
 
–    La mise en place d’un Programme d’Action National d’Adaptation aux Changements Climatiques résumant, les besoins urgents et immédiats du Tchad ;
 
–    L’institution d’une taxe d’émission de gaz à effet de serre sur les moyens de transport motorisé ;
 
–    La création d’une agence pour la promotion des énergies renouvelables ;
 
–    Et le soutien à une agriculture faiblement émettrice et résiliente à travers le Programme National de développement 2017-2021.
 
Aussi, le Tchad a-t-il rehaussé son ambition à travers la mise à jour de sa Contribution déterminée au niveau national d’ici 2020. La concrétisation de cette ambition nécessite la mobilisation de plusieurs milliards de dollar pour financer les initiatives d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.
 
Dans cette perspective,  la mise en œuvre des engagements pris par toutes les parties dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat et le Plan d’Action d’Addis-Abeba de l’Agenda 2030, s’avère urgente.
 
Je voudrais aussi souligner, mesdames et messieurs, que le Tchad participe à l’équilibre de l’écosystème mondial à travers la dépression de Bodélé située dans le nord du pays. Cette poussière riche en particules minérales contribue à la survie et de l’équilibre de la forêt Amazonienne.
 
Si la Forêt Amazonienne est reconnue pour sa contribution à l’équilibre de l’écosystème, il est tout à fait naturel que la dépression de Bodélé bénéficie de l’attention nécessaire  de la communauté internationale.
 
Je vous remercie.

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